As-tu bien génuflé ton sorgon? (frémion)

Recueil dédié au papier rose des scribouillards

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8.11.2006

Le jeu du dictionnaire (juin 05)

LOXODROMIE
Pathologie se caractérisant par la manie de dire “Loxo! Loxo” à chaque fin de phrase.

ZINZINABULER
Zin : coin Zen et branché, Abuler : Action de déplacement
Zinzinabuler : Action de déplacement d’un Zin à un Zin.


TRINQUEBALLE
Jeu d’origine franc-comtoise se pratiquant au bistrot : les participants se lancent la balle de plus en plus vite jusqu’à ce qu’elle tombe. Le perdant paye sa tournée et se voit appeler le “malotru”. Consolation : tout le monde trinque à sa santé.

THEURGIE : Science du thé. Comme théologie était déjà pris...

MAGNANERIE : Anerie édifiante et désintéressée

RHYTON : Insecte vivant dans les étangs.Proche cousin du tryton mais beaucoup plus “rh” que “tr”

Z

LOXODROMIE : pratique obsessionnelle des lieux de luxure, souvent attribuée aux malotrus

ZINZINABULER : marcher comme un zinzin. Mais la plupart du temps on associe cette démarche aux malotrus

TRINQUEBALLE : jeu de boules populaires consistant à les lancer les unes contre les autres en trinquant dès que l'une d'elle se casse. Les malotrus aiment ce genre de divertissement

THEURGIE :orgie religieuse. Pratique fréquente des prêtres du moyen-âge, notamment dans les basiliques. Ces malotrus abusaient de l'intimité du lieu pour leurs pratiques perverses.

MAGNANERIE : activité pratiquée par quelqu'un usant de gestes et discours précieux de manière caricaturale. exemple : ce malotru fait preuve de magnagnerie.

RHYTON : petit rital. Exemple : ce rython est un véritable malotru en herbe.

Le malotru

Il se composa un costume de chasse. Les bottines qu’il ne fallait pas trop
serrer, d’un cuir souple qui ne prenait pas l’humeur des souliers mal réveillés, avaient les coques les plus dures, couronnées à l’exposition de 1865. Les chaussures faites, il se dit que les chaussettes pourraient bien lui servir. Conscient que les virées de chasse étaient souvents dangereuses sans chaussettes appropriées, selon tous les
avis, et souvent nocturnes, il fit confectionner de chaleureux chaussons fluorescents rouges et jaunes à petits pois afin de braver l’insolence des nuits forestières. Il se dit que cette invention merveilleuse, pouvait au besoin servir en d’autres occasions. Il aménagea le mirador en y disposant un parapluie, avec un lit pliant, une table, et ne prit que le strict nécessaire pour en prendre le moins. Inutile de vanter le nécessaire pantalon, qu’il cousit avec une quinzaine de poches pour y loger ses mouchoirs. Pensons à toucher un mot des armes : deux fusils, deux engins propulsant du pollen allergène, une récente invention de la fabrication la plus nouvelle; mais ce serait trop simple de ne se contenter que de ces belles choses, livrées pendant huit jours, à domicile. Annie, soutenue de ses amis, persuada Charles, par les éloges qu’elle lui adressa, de s’accompagner de ses derniers, qui avaient dirigé ses choix. Seulement, de tout ce désordre mental ambiant, il est difficile de saisir la différence entre la façon dont on juge les nécessités et celles dont on fait les meilleurs paris, et ces nécessités elles-mêmes. Enfin, après avoir longuement discuté avec ses compagons la rigueur de son sort, Charles Cabernet décida de conquérir le vaste monde seul avec le souvenir de son amie, pleine de rancoeur.

Inutile de dire comment il s’embarqua sur un pauvre navire en direction de Saint-Jacques, ne s’arrêtant qu’une fois sur le quai de Saint-Jean de Terre-Neuve. Sa toison pileuse, ayant généreusement poussé pendant son long voyage, il s’empressa de se faire conduire chez l’homme qui devint son barbier. A l’issue de la grande entreprise à laquelle il s’était voué et déçu par l’incompréhension de ses amis, il abandonna la chasse du monde qu’il avait eu longtemps dans l’idée, prévoyant la gloire qu’il allait en recueillir :Charles, le chasseur repenti. Il parcourut, avec ses chaussons étincelants, des rues pavées à peu près et d’autres qui ne l’étaient que parce que la fatigue du voyage lui en donnaient l’illusion, et rejoignit un vieux hangar, construit en planches, où siégeait sur une chaise une corde. Il posa sur son genou gauche un mouchoir de poche de coton usé, et cousut à ses chaussons des chiffres que lui criaient trois commis. De tous les côtés et presque sur la tête, des murailles de ballons s’érigeaient autour de lui, et, après avoir avalé de la morue sèche et salée, précieuse denrée qui avait longtemps fait l’objet de ses fantasmes culinaires, il se suicida.

7.19.2006

Juste vouloir, une dernière fois peut-être,

...faire l'avion. Oui, c'est bien dans un traité de psychanalyse freudienne que j'ai lu ça. Oui oui, avant de s'intéresser aux sexes, son dada, c'était l'avion. Puis il s'est pris de passion pour les trains. Et aussi pour la libre association. Laissez reposer la crème fraîche quelques heures au frigo, pour qu'elle monte mieux, et qu'elle soit moins élastique. Ah non, surtout pas ma poule! Et puis reprit son élan sur les locomotives : j'entends d'abord la machinerie inquiétante, les cables qui grincent, les pistons qui peinent, à bout de souffle, puis le plancher de la cabine qui apparaît.

6.25.2006

Une tranche de la vie de Rémi (scr. dinan 2006)

Il laissa Mr. Memroe au "Héron blanc" - ce nom français lui avait toujours plu - peu après 17h30.
Puis il éteignit la télé et rangea la cassette : il s'arrêtait toujours à la scène du Héron blanc. Et c'était comme ça depuis Milan. Et comme à chaque fois, il décidait ensuite de faire un somme. Deux heures, pas plus. Mais avant, il mettait, rituellement, pour bercer sa sieste, la cassette de l'Affaire du Zoo. Ca devait durer 3 heures, avec un rebondissement (avec du sang) une heure avant la fin; il ne fallait pas être en retard. Et comme d'habitude, même sans réveil, il avait su rouvrir les yeux à l'heure dite.
Il n'avait pas perdu de temps : il était devant la grille du zoo deux heures plus tard

Fait divers (scr. dinan 2006)

La fête à Dizy-le-Gros, dans le canton de Rozoy-sur-Serre, ce week-end, a été entaché de mauvaises surprise. Dans la nuit de dimanche à lundi, des actes de vandalisme ont été perpétrés. C'est toujours comme ça dans les faits divers : des actes de vandalisme se prerprètruent. Et là, ça n'a pas loupé. 2 hommes, 1 grand-mère, 1 crêperie. D'habitude, c'est le jeudi soir, ou le samedi, jamais le dimanche. Heureusement, les 2 hommes furent arrêtés à temps. La grand-mère n'a pas porté plainte. Il furent donc relâchés après avoir passé la nuit au poste.

6.20.2006

Et si dieu s'était mis une cuite en créant le monde?

Créer un monde, c'est déprimant. Du coup, avant de commencer, il inventa l'alcool. Il en but d'abord 250000 litres. Mais il sentit l'effet de la solitude poindre. Il se mit à déprimer sérieusement après 500000 litres, et se dit au bout du compte : "A quoi bon..." et laissa tomber. On ne connait pas la suite.

6.18.2006

Kartofeln à l'escopette

C'est au Kartofeln que John-John Isaacson devait retrouver son vieux compère Karl-Désiré Maurice. Comme tous les jeudis soir, ils allaient faire leur traditionnelle partie de Carrom, bon prétexte pour boire des bières loin des reproches de leurs femmes. En poussant la porte, il fut accueilli par une flopée d'injures : "Tabernach d'hostie d'carambolage! M'a ruiné ma charette!"
C'était Kurt, le proprio. John-John sourit : sacré Kurt et son fichu caractère, le vieux boche avait encore planté sa caisse et allait sans doute se faire carotte par son assurance.

- John-John! Par ici mon vieux!
- Salut Karl-Désiré.
Il s'installa face à son vieil ami, il avait déjà installé le plateau mais semblait surtout impatient de raconter une de ses improbables histoires de chasse.

- Bordel J-J! Faut que je te raconte! J'ai eu un caribou, un vieux mâle!
- Où ça K-D?
- Sur la grande crête! Un seul coup! Une seule cartouche! Et il s'est écroulé!
- Joli coup!
- Ouais! Du grand art! Mais il était pas tout à fait mort. J'ai dû lui trancher la carotide avec mon escopette!
- Avec ta quoi??
- Mon escopette?
- Ton escopette?
- Ben ouais mon escopette! Je vais devoir le redire encore longtemps?
- Putain K-D, une escopette c'est une petite échope espèce d'ignare!
- Ben c'est pas une raison pour parler comme un malotru J-J. En tout cas mon caribou, la mère nous en a fait un ragoût au carioca.
- Au paprika
- Ouais c'est ça, au paprika.
Ils avaient déjà fait trois parties, toutes gagnées, comme d'habitude, par J-J, et burent un nombre conséquent de litres de bière.

- Ecoute, Karl-Désiré, je vais rentrer : ça fait longtemps que j'ai pas fait la cartographie de ma blonde et le temps de lui enlever son corset, j'en ai pour des heures. Je rentre au caravensérail
- Je comprends rien à ce que tu dis!
- Je dis que je rentre faire mon devoir conjugal et que je rentre donc chez moi. Le "caravensérail" c'est ma maison, vu la troupe de gosses qu'on a, ça me semble adapté mais bon, laisse tombé va.
- Très bien J-J, moi aussi j'y vais, faut que je prépare les cartables des miens. Je leur ai promis de leur mettre ces caramels qu'ils adorent là, des carantrucs.
- Des carambars.
- Ouais, des carambars, allez, salut J-J! Salut Kurt!
J-J quitta le bar dans la minute. Encore un soir comme les autres. Cette fois, c'était décidé, il allait offrir un dictionnaire à Karl-Désiré